L'exposition
-- Atelier de pratique artistique
au Collège de Brizieux à Quimper

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Un beau jour à Quimper, on a vu apparaître ces images, des images imprimées en sérigraphies en format 120 x 176. Une série à propos du tabac, à première vue.
 
Ce travail de l'atelier d'arts plastiques se pratique avec des groupes réduits d'élèves, cinq, six élèves, de classes de 4ème et surtout 3ème.
Mais comme j'enseigne aussi en classe de 3ème, je donnais l'exercice comme le premier travail au premier trimestre. Il s'agit donc d'un travail d'un mois et demi à deux mois, et les élèves doivent fournir un projet d'affiche au format raisin.
Si bien que c'est une base de réflexion sur une centaine de projets, parmi lesquels on peut choisir le thème traité par l'atelier d'arts plastiques.
 
Quand j'ai lancé ce travail sur le tabac, je voulais tout, sauf être moralisateur. Le message "le tabac tue", tout le monde le connaît. Tout le monde en est averti, tous les élèves le savent, et on ne va pas faire de la morale là-dessus.
Par contre, j'ai voulu faire de la morale sur la notion de publicité.

malboro -- chevignon --
Anthony Jacquet Jean-luc Dornic
 
gauloise -- camel -- gitane
François Mychok Paul Le Quernec Gwenael Le Berre

-- A l'époque, on prenait n'importe quelle revue, que ce soit "Elle", "Paris-Match", sur la quatrième de couverture était toujours, ou à 99% des cas, une réclame de tabac. C'est-à-dire que l'emplacement le plus cher était pris par le tabac.
J'ai essayé de faire comprendre aux élèves le pouvoir des fabricants de cigarettes, de leur faire imaginer les milliards que représentait la publicité pour le tabac. Ces milliards dépensés, ce n'était pas pour permettre à la presse d'exister ! Donc, il y avait une amoralité profonde dans la publicité. Et l'amoralité ou l'immoralité profonde de la publicité était particulièrement sensible, quand on réfléchissait aux problèmes du tabac.
 
J'avais donc lancé l'exercice en disant à ces élèves, - qui ne savent pas très bien dessiner ou ont des moyens assez inégaux -, nous allons nous orienter vers le détournement de publicités existantes, d'images existantes, des images fortes.
 
On a donc fait une mise à plat de tout de qu'on pouvait trouver comme marques de cigarettes et on a sélectionné : Gauloises, Gitanes, Camel, Malboro. On avait un problème pour trouver la cinquième marque de tabac.
Sur ces entrefaites, (nous avions commencé notre travail depuis un mois ou deux), la Seita a lancé la marque Chevignon : la parfaite illustration de ce que je voulais dire.
Parce qu'il ne faut pas dire que Chevignon c'était pas à l'adresse des jeunes, le public fumeur. C'était, si besoin en était, l'illustration de la parfaite immoralité du système.
 
Ça a été le travail d'une année. Il y avait, sous mon encadrement, tout une période de recherches, de mises au point, de surveillance et de suivi du processus de création, photogravure, photocomposition, impression, impression offset, impression sérigraphique, déplacements dans les imprimeries. Ensuite, observation du travail mis en place, et observation des réactions. Alors, là, on n'a pas été déçu...Toutes les télés étaient venues, donc procès, etc., etc. Mais on n'est pas là pour parler de ça !.
 
Donc la réutilisation et la transformation. On travaillait à la photocopieuse.
 
suite
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