L'exposition
-- -- Interview de Vladimir Dulov
et d'Alexander Faldin

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Gianfranco Torri /
La publication en Europe occidentale du livre "Les affiches de la Glasnost et de la Perestroïka" par l'éditeur Flammarion en France (1989) me paraît être ambigüe.
En effet, c'était la première fois qu'une documentation sur l'affiche récente en URSS, était accessible. Or elle donnait l'impression qu'il existait en URSS une production d'affiches critique reflétant des positions très diverses. Dans ce livre les affiches " officielles "imprimées par centaines de milliers de copies cohabitent avec des projets refusés et donc ayant été diffusés en très petit nombre.
Quel est à votre avis la signification de cette opération parfois réalisée sans l'approbation des auteurs comme c'est votre cas ?

Alexander Faldin /
J'ai réussi à rééditer en offset quelques-unes de mes affiches deux ans après une première édition sérigraphiée. Par peur, personne n'a voulu prendre en charge la distribution ou la vente de ces affiches.
Elles sont encore aujourd'hui entreposées chez un ami. Il est donc clair que la publication du livre "Les affiches de la glasnost et de la Perestroïka" revêt une certaine ambiguïté. Elle a été en tout cas une bonne affaire commerciale pour les auteurs du livre.
 
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Alexandre Faldin devant l'un de ses travaux réalisé en 1992,
faisant référence aux affiches de Léonid Golovanov

 
GT / Il n'en reste pas moins vrai que la culture russe en général, I'affiche et l'illustration en particulier, connaît un regain d'intérêt en Europe occidentale. Quels sont aujourd'hui les problèmes rencontrés par les graphistes qui travaillent dans les domaines culturel et social ? VD / AF / L'affiche russe est destinée à disparaître pour une certaine période. Chez nous les coûts sont prohibitifs : papier, encre, impression... Il n'y a plus de commanditaire capable de faire face à de telles dépenses.
En ce moment toute la société russe, et pas seulement les graphistes, rencontre le même problème : Comment survivre ? Si avant nous étions pauvres aujourd'hui nous sommes dans la misère.
 
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Léonid Golovanov
"Berlin est très proche ! on y va !"
Léonid Golovanov
"Gloire à l'Armée Rouge"

 
 
Propos recueillis par Gianfranco Torri. Février 1993.
Pour le Mois du graphisme d'Échirolles.

 
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