![]() |
Le vin dans sa boîte | |||||
Pour mieux saisir la démarche intellectuelle qui conduit ces créations, le Mois du graphisme a demandé à deux chercheurs du CNRS d'apporter leurs contributions. Yolaine Escande (Paris) et Fiorella Allio (Aix) spécialistes de la civilisation chinoise, du point de vue de la sémiologie, ont "décodé" de nombreuses images. Leurs éclairages font partie des expositions. ![]() |
![]() |
Cette bouteille a l'apparence d'un bâton d'encre de style ancien, c'est-à-dire de forme ovale et de couleur noire. L'inscription qui figure dessus indique qu'il s'agit d'alcool, "alcool chinois des cent dragons" (Zhongguo bailong jiu). Il est traditionnel de trouver une inscription sur une pierre à encre (désignant le nom de la fabrique). Au-dessous de l'inscription, un caractère est écrit en rouge : "alcool". Un dessin de dragon, symbole de l'empereur, accompagne le nom de la marque, marquant implicitement la qualité du produit à l'origine destiné à l'empereur. Au-dessus et au-dessous de la bouteille, des petits verres à alcool sont présentés. Traditionnellement, le bâton d'encre sert à préparer l'encre du calligraphe ou du peintre, qui le frotte contre la pierre à encre sur laquelle a été déposée de l'eau. Pendant la préparation de l'encre, l'artiste se concentre, entre en méditation ; il s'agit ici d'une référence ironique, le rapport entre alcool et création artistique n'étant pas fortuit : l'alcool est souvent perçu comme un vecteur de la créativité, contribuant à interrompre la pensée rationnelle et faciliter l'union de l'artiste avec le monde. |
![]() |
![]() Long Zhaoshu Packaging pour l'alcool des cent dragons |
![]() |