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Affiches et textes pour le respect des droits des personnes détenues |
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![]() Roman Cieslewitz |
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Les personnes incarcérées on des droits, le droit de dormir dans un lit, le droit de se laver, le droit de manger et de boire, le droit de voir un avocat, un médecin, le droit de voir leur famille, le droit d'être considérées comme une personne. De nombreux textes, internationaux ou nationaux, sont là pour en témoigner, pour le rappeler. Et pourtant. La preuve du contraire est consignée tout au long de ces affiches. Si les droits élémentaires ne sont pas respectés, Que dire alors, de la torture des détentions arbitraires des sanctions inhumaines des exécutions extra-judiciaires des humiliations des discriminations Que dire alors de l'impunité ? |
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La toxicomanie | ![]() |
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![]() Ruedi Baur / Félix Müller |
ROYAUME-UNI Les préservatifs sont irrégulièrement distribués et aucun don de seringues n'est fait. De l'eau de javel est mise à disposition - officiellement pour désinfecter les sanitaires. Les tests de dépistage ne sont pas obligatoires, mais ils sont possibles à la demande du détenu. Les conseils prodigués avant ou après un test semblent néanmoins insuffisants. L'attitude face à la drogue se durcit et le ministère de l'intérieur a introduit cette année un dépistage obligatoire dans certaines prisons? Si certains établissements proposent des produits de substitution dans le cadre d'une désintoxication, d'autres optent pour des traitements punitifs - sevrage forcé, avec peu ou pas d'aide médicamenteuse. La reconnaissance par le gouvernement de l'importance du problème des drogues en prison a conduit à l'implantation d'un programme pilote à Nottingham qui, conçu pour les héroïnomanes, commence par une période d'isolement de dix jours. SUISSE Les grands établissements pénitentiaires connaissent un pourcentage de détenus séropositifs oscillant entre 10 et 15 %. La seule réponse, répréssive, apportée à la toxicomanie, consiste en un sevrage sans mesures d'encadrement adéquates. Les difficultés liées à la toxicomanie et au sida en détention ne semblent pas reconnues. En l'absence d'une politique de prévention concertée, les situations sont très variables. Un formulaire d'information est proposé aux détenus et les services de santé sont autorisés à distribuer des préservatifs. La possession d'une seringue est généralement sanctionnée et le matériel de désinfection n'est généralement pas disponible. La prévention est inexistante, et de graves lacunes sont signalées dans le traitement des malades du sida à la prison de La Stampa. |
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La Sexualité | ![]() |
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![]() Laurence Madrelle et Olivier Dangla |
Seuls quelques pays ont adopté une législation permettant aux détenus de vivre dans une certaine mesure leur sexualité. Il s'agit pourtant d'un aspect essentiel du respect des liens familiaux et de la prévention des abus sexuels en prison. L'Observatoire international des prisons approuve ces initiatives et encourage les États qui occultent cette question depuis toujours à reconnaître le droit à la sexualité pour les personnes détenues. ESPAGNE Les parloirs intimes, autorisés pour les couples mariés ou disposant d'un certificat de concubinage, ont été réduits à deux heures à Navalcarnero. Après un parloir intime, les détenus sont soumis à des fouilles corporelles, doivent se dénuder et faire des flexions. Leurs vêtements et objets personnels sont également fouillés. PARAGUAY Les détenus ont droit à deux visites hebdomadaires. Le dimanche, cette visite peut se prolonger toute la journée. Deux prisons de la capitale autorisent les visites intimes. Les couples, mariés ou apparemment "stables", peuvent passer la nuit ensemble dans un pavillon aménagé en plusieurs chambres. Ces visites sont payantes. Seuls les détenus dont le comportement est jugé satisfaisant et qui se sont inscrits au préalable - la liste d'attente est longue - peuvent en bénéficier. PHILIPPINES Les visites conjugales sont depuis peu autorisées dans tous les pénitenciers nationaux, mais il n'existe pas de cellules spéciales. Habituellement, et avec l'accord des surveillants, le détenu agence un espace privé dans sa cellule au moyen d'une cloison de bois. Les prisons étant surpeuplées, tous les détenus ne peuvent s'aménager de tels espaces. A la prison d'agglomération de Manille, certains détenus louent leur espace privé pour quekques heures. Dans d'autres établissements, les visites conjugales ne sont pas autorisées, les visiteurs sont juste admis au parloir (prison provinciale de Rizar). Au centre de réhabilitation de Camp Bagong Iblong, les détenus peuvent se rencontrer librement et les visites sont autorisées tous les dimanches de huit à quinze heures. Les visites conjugales d'une nuit sont également autorisées. A la prison provinciale d'Ilangan, les visites ont également lieu le dimanche. Seul les détenus masculins ont droit aux visites conjugales. Les directeurs des prisons provinciales justifient cette position par le fait qu'ils ne veulent pas voir de femmes détenues enfanter. |
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Les suicides![]() Gunther Rambow |
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Le sida | ![]() |
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![]() Neville Brody et Pablo Rovalo Flores |
ETATS-UNIS A l'institution pour femmes de Californie (CWF), à Chowcilla, les femmes séropositives ou malades du sida souffrent de discriminations. La stigmatisation qui les touche dissuade les femmes de se faire tester et les incite à cacher leur état. Celles dont la séropositivité est connue sont détenues au quartier C. Une liste informatique des séropositives, dérobée à l'administration, a circulé au sein de la prison et, dans chaque quartier, des panneaux signalent la présence de personnes contaminées. Elles sont soumises à des "restrictions médicales" telles que l'interdiction de travailler. Le médecin de la prison est un pédiatre à la retraite et des surveillants, peu formés, sont chargés des traitements et des diagnostics. Dans les premiers mois de l'année, au moins trois détenues de cette prison décèdent du sida, peu ou mal soignées. Sonja Stapel meurt, le 2 janvier, de pneumonie, son corps couvert de plaies - un cancer de la peau sera diagnostiqué plus tard. Pendant des jours, ses codétenues ont tenté en vain de lui obtenir des soins appropriés. Elle ne reçoit, pour tout traitement, que quelques comprimés et un tube de vaseline. L'état de santé de Jackie Jenkins, atteinte de sida, empire à l'issue des neuf mois à manier les pesticides à la ferme de la prison. Là encore, ses codétenues essayent sans succès d'obtenir pour elle les soins appropriés. Elle est finalement transférée à l'hôpital où elle meurt d'un syndrome de Kaposi. CHILI Les détenus séropositifs, les handicapés mentaux et les personnes détenues pour des violences politiques subissent des discriminations. Le régime carcéral appliqué à cette dernière catégorie est particulièrement sévère. Trente-cinq détenus séropositifs sont isolés dans une annexe de l'hôpital de la prison de Santiago Sur. Ils n'ont presque pas de contacts vec le reste de la population carcérale et sont traités, ainsi que leur famille, avec mépris et agressivité. La plupart d'entre eux n'ont pas d'avocat, alors que huit seulement sont condamnés. La lettre C inscrite sur leur dossier judiciaire signale leur caractère "dangereux pour la société" et leur interdit l'accès aux mesures d'aménagement de la détention préventive. Les hommes détenus pour prostitution sont isolés dans la "calle 15", un quartier spécifique du centre de détention préventive Santiago Sur. |
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Racisme et discriminations | ![]() |
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![]() Werner Jeker |
FRANCE Le racisme et les discriminations sont signalés par tous les groupes locaux de l'OIP. Ils sont le fait de membres du personnel comme de codétenus, et ne semblent jamais sanctionnés. En Mai, cent cinquante détenus de la maison d'arrêt de Villefranche-sur-Saône adressent un texte de protestation après qu'un des leurs, Kechichi Dahmane, ait été frappé et blessé par les surveillants puis enfermé au quartier disciplinaire. Le Comité Européen pour la prévention de la torture (CPT) est saisi des violences répétées dans cet établissement contre les jeunes issus de l'immigration ETATS-UNIS Les discriminations, notamment à l'égard des personnes noires, sont très marquées, tant au niveau de la procédure judiciaire qu'en détention. Elles sont incarcérées à peu près six fois plus que les blanches (1947 pour 100000 contre 306 pour 100000) et la peine capitale est plus souvent prononcée à leur égard. Actuellement 6% des hommes noirs âgés de dix-huit à quarante ans sont détenus. Un surveillant du "Public Safety Building" (PSB, état de New-York) est suspendu en raison de ses commentaires racistes pendant des formations de personnel. Cette exposition s'achète en s'adressant directement à l'Observatoire international des prisons. Secrétariat international 16, avenue Berthelot BP 7083 69301 Lyon cedex 07 - France tél. 33 (0)4.72.71.83.83 fax. 33 (0)4.78.58.72.11 L'exposition se compose de 64 affiches 50 x 70 cm, textes et images autour de 27 thématiques sur la vie quotidienne en prison. Les liens familiaux, la santé, les mauvais traitements, le sida, la toxicomanie, l'isolement, la surpopulation, le travail, les mineurs, les femmes, la peine de mort, le racisme, la culture, les suicides, I'alimentation, l'hygiène, la formation, les tortures... Cette action a pu voir le jour grâce à la solidarité de graphistes de douze pays : Klaus Achim Heine / Michael Lenz / Peter Zizka (Allemagne), Ruedi Baur et Félix Müller (France), Polly Bertram (Suisse), Neville Brody et Pablo Rovalo Flores (Grande-Bretagne), Laure Maternati / Casa Factori (France), Roman Cieslewicz (France), Bulent Erkmen (Turquie), A G Fronzoni (Italie), Malcom Garriet (Grande-Bretagne), Les Graphistes Associés (France), Grappa Design (Allemagne), Melle Hammer (Hollande), Werner Jeker (Suisse), Gitte Kath (Danemark), Uwe Loesch (Allemagne), Laurence Madrel (France), Laurent Malone et Francine Zubeil (France), Vincent Michéa (Sénégal), Nathalie Minne (France), Lars Müller (Suisse, Norvège), Peret (Espagne), Pascale Péronnet (France), Gunter Rambow (Allemagne), Ernst Roch (Canada), Tomato design studio (Grande-Bretagne), Brett Wickens (Grande-Bretagne, U.S.A), Catherine Zask (France). |