L'idée qui a prévalu à la
création du Mois du graphisme d'Échirolles, l'ambition de
ses initiateurs, n'étais autre que l'envie ou peut-être
le besoin d'expérimenter.
Oui, ce besoin vital, pour avancer et se construire en tant qu'individu,
de confronter les pratiques, croiser les egards, mixer les cultures.
Cette nécessité de tisser des liens entre les professions
de l'image et une société qui, consciemment ou pas évolue
dans un contexte marqué par une communication visuelle omniprésente.
La confirmation du Mois du graphisme d'Échirolles comme temps et
lieu d'échange autour de la culture visuelle s'est faite, année
après année, sur la volonté affichée par ses
programmateurs de s'ouvrir toujours plus à toutes formes de création
visuelle... jusqu'à se frotter à d'autres modes d'expression. |
Sans doute est-ce sur cette aptitude à
l'ouverture et à la confrontation que la manifestation a le mieux
atteint son objectif. Reconnu au niveau international et néanmoins
ancré dans le paysage culturel et social de la région grenobloise,
le Mois du graphisme a donné les preuves de sa capacité à
interroger la relation entre le graphiste, ses pratiques créatives,
ses productions, les contextes de diffusion, les enjeux de société.
Sans doute aussi, a-t-il touché certaines de ses limites. Au terme
de quelque douze années de travail de fond et de questionnements,
le temps est venu d'adopter une logique différente : passer
de l'événement au permanent.
Aujourd'hui, responsables culturels, partenaires institutionnels, professionnels
de l'image et équipes organisatrices ont envie, ont besoin, d'aller
plus loin. Plus en profondeur et dans la continuité, mais aussi plus
près d'un publis élargi. C'est dans cette logique que le projet
d'un Centre permanent du graphisme et de la communication visuelle à
Échirolles a vu le jour. |
Le Mois du graphisme, rendez-vous annuel. Un
temps et un lieu pour l'échange. L'opportunité de se retrouver
pour réfléchir, découvrir, débattre, apprendre.
Un temps d'expérimentation, avec une intention didactique régulièrement
affirmée : création de livret pédagogiques, organisation
de master classes, rencontres et stages avec des professionnels graphistes,
affichistes, typographes, spécialistes du multimédia. L'idée
est de mettre à profit l'entre-deux et de consolider de la sorte
les actions engagées depuis 1990.
Dès 2002, le temps fort du mois du graphisme s'espace et passe à
un rythme biennal. Les équipes de programmation et d'organisation,
moins sollicitées par la lourdeur du montage de l'événement,
investissent leur énergie et leurs ressources sur la durée.
Tout au long de l'année, des expositions thématiques, des
rencontres, des actions pédagogiques sont programmées en étroite
relation avec le terrain, avec le projet, à terme, d'un lieu dévolu
à la diffusion de la culture visuelle. |
L'enjeu de la nouvelle disposition une
manifestation et un centre permanent peut se traduire par l'affirmation
d'une double volonté, dorénavant maintenue tout au long de
l'année : poursuivre le travail en profondeur sur le lien social
; continuer à encourager le sens critique. Une façon
de contribuer au renforcement de la citoyenneté, en permettant aux
publics sensibilisés de s'ouvrir à d'autres points de vue,
d'autres cultures. Le Centre du graphisme et de la communication visuelle
d'Échirolles comme un outil de compréhension sociale. |
Le comité scientifique du Centre permanent
a été créé en mai 2000. Il s'agit d'une instance
de réflexion qui se réunit trois fois par an.
Il accueille des graphistes d'horizons différents, des représentants
des partenaires financiers, de l'Éducation Nationale, des enseignants
des écoles des beaux-arts et de communication visuelle. Il apporte
la diversité des points de vue, répondant à la volonté
de s'ouvrir à un public plus large. Il participe à la réflexion
sur l'évolution de la structure du Centre ainsi qu'à la préparation
du Mois du graphisme et des expositions et actions ponctuelles. Le comité
scientifique est avant tout une force de proposition. |