Le Mois du Graphisme
Dessin : Geneviève Gauckler
Détail du dessin de couverture réalisé pour l’album des Rita Mitsouko.
La taille n’a rien à voir ! 14 x 12,5 cm c’est bien assez ! Bien suffisant pour faire preuve de créativité et de richesse. C’est assez d’espace pour développer un langage en résonance avec l’univers musical qu’il présente.
Sans doute, l’exiguïté même d’un CD force-t-il les graphistes à une épuration de style, à une force de trait. Et souvent l’efficacité visuelle de ces pochettes est proche de l’affiche, concentrant impact, lisibilité et émotion. Car on fait peser sur la pochette CD et sur son créateur les mêmes espoirs que sur l’affiche.
Elle doit tout à la fois représenter la tonalité de la musique et présenter son auteur ; être sensible et être vendeuse. La pochette est mitonnée au confluent, et parfois au conflit, de l’artiste et de sa maison de disque.
La bataille du portrait. Dans les années soixante les étoiles filantes de la chanson française occupent leurs pochettes 33 tours avec de larges portraits, le plus souvent photos. Brassens sous tous les angles, Brel vibrant d’expression, Barbara en contre jour. Cette tendance est toujours bien présente. Mais un portrait « brut » de l’artiste ne répond pas à la fonction dont se chargent ici les graphistes : assurer la transmission entre la volonté artistique de l’auteur et son public.
Travail à la valeur ajoutée. De plus les enjeux économiques ont notamment évolué avec l’apparition et la multiplication du piratage. Et pour une fois, peut-être, au bénéfice de la création. L’époque n’est pas si lointaine ou les musiques ne transiteront plus que par fichiers, et cela modifiera pronfondément le types d’images qui y seront associées. En attendant, pour relancer la vente, c’est le graphiste qui est appelé au créneau. Sa mission : faire du CD un véritable produit. Retisser le lien entre le plaisir d’écouter et celui de contempler et feuilleter l’album. Choisir un type de boitage, carton, papier, plastique… inviter à la découverte au travers d’un pliage… faire une impression forte… trouver un caractère particulier.
Sans céder. Un travail que certains graphistes et labels n‘ont cessé de faire au travers des ans, accompagnant la richesse et la multiplicité de la création musicale en France de ces dix dernières années : nouvelle « chanson française », scène rock, percée électro, jazz et toutes les expériences transversales.
Un travail développé par des maisons de disque de toutes les tailles et des graphistes exigeants, sans céder à la facilité de solutions graphiques standards.
100 cd. L’exposition présentera une sélection de cent CD musicaux, réalisés en France et choisis pour leur qualité graphique. Elle sera une vitrine de la richese, du foisonnement de la création, dans ce secteur. Seront montrés bien sûr, les pochettes, les galettes, mais également l’environnement graphique : CD promotionnels, CD de presse, collections, affiches, journaux, clips, sites internet… ou éléments de créations permettant de situer les créations dans leur contexte.
Échirolles Les Moulins de Villancourt Entrée libre
Du lundi au samedi de 14h à 19h.
(y compris le 11 novembre)
Commissariat
Arnaud Corbin
Scénographie
Philippe Veyrunes
POUR EN SAVOIR PLUS
Autour de l'exposition Graphistes exposés
Sylvie Astié
Autrement le design
Antoine Carlier
Les chats pelés
Laurent Fétis
Geneviève Gauckler
Guerlet et Witz
Ich et Kar
Frank Loriou
M/M
Mrzyk et Moriceau
Pif
Laurent Seroussi
Sketch
Sylvia Tournerie